Inhibiteur
sélectif de la recapture de la sérotonine, remarques sur
les antidépresseurs.
Ce médicament est un antidépresseur que nous appellerons
S (la molécule active est :l'escitalopram).
La notice vous indiquera que ce médicament est indiqué dans
le traitement des épisodes dépressifs majeurs, du trouble
panique avec ou sans agoraphobie, phobies sociales... Il vous indiquera
aussi. « N'arrêtez pas votre traitement sans l'avis de votre
médecin même si vous vous sentez mieux ». Officiellement
les effets indésirables sont généralement légers
et s'estompent après quelques jours de traitement.
«
Docteur, je vais avoir ma ménopause, j'ai peur de cette transition
». « Docteur j'ai 18 ans, je dois passer mon baccalauréat,
mes parents ne me comprennent pas, je suis angoissé ». «
Docteur, je n'arrive pas à atteindre les objectifs fixés
par mon chef de service, j'ai peur pour mon emploi ». « Docteur,
je ne m'entends pas très bien avec ma femme en ce moment, je suis
très mal dans ma peau ».
Le médecin a reçu récemment la visite d'un visiteur
médical, la personne que l'on reconnaît dans la salle d'attente,
cette femme si belle avec sa grosse sacoche. Elle lui a expliqué
que le médicament S était la réponse idéale
à ce type de "pathologie". Que les personnes par la suite
se sentaient bien dans leur peau, qu'elles étaient capables d'affronter
sans problème le quotidien, que les effets secondaires étaient
négligeables. Officiellement il n'y a pas d'accoutumance, le traitement
peut durer plusieurs mois, l'action ne se manifeste qu'au bout de plusieurs
jours il faut donc poursuivre le traitement même en absence d'amélioration
immédiate.
ATTENTION
Effectivement
le patient au bout de quelques jours se sent mieux, le médecin
est content car il a résolu le problème. Pendant ce temps,
d'une manière pernicieuse, des changements profonds se produisent.
L'entourage de la personne ne la reconnaît plus, le niveau réceptif
des émotions a diminué, très souvent la personne
est fatiguée et sa libido est quasiment nulle.
La personne qui avait peur de sa ménopause, bien souvent sera confortée
dans le fait que la ménopause tue la libido, l'adolescent ne se
heurtera pas à ses parents ( tant pis pour lui s'il ne fait pas
sa crise d'adolescence et s'il ne trouve pas un dialogue avec ses parents),
les objectifs fixés par le chef de service seront peut-être
atteints mais la famille ne reconnaîtra plus le père ou l'époux,
le mari se sentira bien (il gardera peut-être son emploi mais peut
être divorce sera-t-il), mais sa femme ne comprendra pas son absence
émotionnelle et souvent de libido (bonjour les soupçons
!) , etc.
Pour rester sur son nuage la personne prendra pendant des années
le médicament pour le plus grand bénéfice du laboratoire.
Certains ne comprendront pas pourquoi ils ne font plus l'amour, pourquoi
leur entourage est si distant, pire pour certains une douleur violente
dans les cuisses les empêchera de dormir, ceci s'appelle le syndrome
des jambes sans repos . Espérons que le patient a un bon neurologue...
Le couple qui ne s'entendait pas va rester ensemble, chacun sous traitement,
sans comprendre qu'il passe peut-être à côté
d'une autre vie.
Personne ne dira au patient que s'il est dépressif ce n'est pas
la petite pilule qui va le guérir mais qu'au bout de quelques mois
de traitement celui-ci devrait s'arrêter ou alors être lié
à un accompagnement psychologique indispensable.
Tout le monde est gagnant le laboratoire, 23 € par mois, le médecin
21 € tous les deux mois au minimum, le seul perdant sans le savoir
c'est le patient.
En fait ce médicament est une véritable drogue
au même titre que l'alcool, la cigarette, l'héroïne,
la cocaïne,... Sauf qu'il est remboursé ! La preuve en est
qu'en cas d'arrêt un sevrage est recommandé !
Certes je n'appartiens pas au monde médical, mais peut-être
est-ce la raison pour laquelle je puis écrire ces lignes car je
ne suis pas une partie prenante du système en question.
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